Les résultats du volet « Pratiques alimentaires » de cette 6e édition révèlent qu’il existe toujours des écarts entre recommandations officielles sur l’alimentation et pratiques des parents illustrés par :

1 – Une baisse du taux d’allaitement depuis l’édition 2013 malgré les recommandations de l’OMS (même si on observe un allongement de la durée d’allaitement pour les mères qui ont fait le choix d’allaiter),

2 – Un lait de vache introduit trop tôt compte tenu des besoins en nutriments des jeunes enfants et de l’importance de maintenir le lait de croissance jusqu’à 3 ans, notamment pour garantir l’apport en fer.

Par ailleurs, on note une présence trop forte des écrans, en particulier au moment des repas alors que l’usage de celui-ci doit être très limité avant 3 ans, et toujours accompagné.

Quant aux sources d’influence des parents, un point positif ressort avec le pédiatre considéré comme une boussole indispensable par les parents notamment lors de la 1e année de bébé.

 

 

Un taux d’allaitement en baisse et un lait de vache introduit trop tôt malgré les recommandations officielles

Alors que l’OMS recommande l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois puis en complément d’une alimentation diversifiée jusqu’à 2 ans, l’étude révèle un taux d’allaitement en baisse : 55 % des enfants sont allaités ou ont été allaités tandis que 62 % l’étaient en 2013. Cependant, il est à noter que les mères ayant allaité ont poursuivi cette pratique plus longtemps que celles l’ayant fait en 2013. Cela peut s’expliquer par un changement ou un ajustement de l’activité professionnelle (télétravail notamment), ayant pu permettre aux mères allaitantes de mieux concilier activité professionnelle et allaitement.

Par ailleurs, lorsque les mères ne peuvent ou ne souhaitent pas allaiter, on constate des âges de passage entre les différentes catégories de laits infantiles qui respectent bien les préconisations officielles. Néanmoins, les données révèlent également qu’une part importante de bébés consomment du lait de vache non spécifique trop tôt : 1/4 des bébés de l’enquête entre 1 et 2 ans et presque 50 % après 2 ans. Un pourcentage trop élevé lorsqu’on sait que ce type de lait (principalement le demi-écrémé) ne contient pas assez de nutriments essentiels au bébé.

Le SFAE rappelle donc qu’après 1 an, les pédiatres recommandent de privilégier la consommation d’un lait 3e âge aussi appelé lait de croissance, et ce jusqu’aux trois ans de l’enfant.

Des apports en « bon gras » encore trop en deçà des besoins des bébés

Ce premier volet de l’étude Nutri-Bébé montre que 12 % des parents déclarent supprimer certains aliments de leur alimentation et 60 % d’entre eux suppriment aussi ces aliments de la diète de leur enfant. Parmi eux, le « gras ».

Ces données déclaratives doivent être encore confirmées par l’analyse du volet apports alimentaires en 2023. Cependant, ils laissent à penser sue – comme en 2013 – les tout-petits ne consomment pas assez de lipides. Pourtant, les matières grasses sont un allié indispensable pour le développement des bébés, notamment de leur cerveau. Il est donc primordial que leur alimentation en contienne et d’être vigilant sur les apports en acides gras essentiels (oméga 3 et 6), souvent peu présents dans leur alimentation.

Des tout-petits qui mangent de plus en plus devant les écrans

Autre révélation de cette édition, les tout-petits sont trop exposés aux écrans, et la place de ceux-ci ne cessent de croître, notamment au moment du repas. 49 % des enfants ont eu accès à un écran au cours des 7 derniers jours et ce, en moyenne 4 jours dans la semaine. C’est lors du petit-déjeuner que l’écran est le plus présent (42 % des enfants prennent, ne serait-ce qu’occasionnellement, ce repas devant un écran).

Les méfaits des écrans chez les tout-petits sont bien connus : ils n’apportent aucun bénéfice pour le développement et le langage des bébés car ils ne présentent aucune interactivité. Avant 3 ans, les temps d’écran doivent être très limités et toujours accompagnés dans un cadre éducatif et non en substitution d’un repas en famille.

 

Le pédiatre : boussole indispensable pour les parents de jeunes enfants

Point positif de l’étude : la place importante des professionnels de santé comme sources d’influence sur les choix des parents concernant l’alimentation de leur tout-petit, et notamment du pédiatre. Ce dernier occupe une place majeure dans les sources citées par les mères notamment des petits âgés de 0 à 18 mois et pour les mères primipares (52 % des mères primipares citent le pédiatre comme 1e source d’influence alors que 57 % des mères multipares évoquent d’abord leur instinct). L’instinct et l’entourage arrivent ensuite parmi les sources d’influence notables.

 

Depuis 1981, le Secteur Français des Aliments de l’Enfance mène tous les 8 ans une étude permettant de dresser une photographie fine des pratiques alimentaires et apports nutritionnels des bébés de la naissance jusqu’à leurs 3 ans.

Elle s’appuie sur un protocole robuste et scientifiquement reconnu, élaboré en lien avec deux comités d’experts : l’un dont les membres sont issus des entreprises adhérentes (services nutrition, réglementation, développement produits…) et l’autre constitué de pédiatres et d’un sociologue. Elle vise à faire avancer la connaissance scientifique dans le domaine de la nutrition infantile.

Pour tout savoir sur cette étude unique en France et en Europe :